Sofian(*) est un enfant qui veut tout contrôler, ses amis à l’école comme son environnement à la maison. C’est un garçon de 7 ans, adorable, ouvert, intelligent et vif d’esprit. Le seul problème avec Sofian, c’est qu’il veut toujours commander. Il veut décider de tout et pour tout le monde !
Il ne supporte pas que ses parents lui disent non ou qu’on lui dicte sa conduite.
Votre enfant, même du haut de ses 7 ans, sait se faire entendre et comprendre.
« Pour son âge, Sofian est très en avance, il s’intéresse à toutes les conversations, veut tout savoir, tout comprendre et mêmes les sujets qui ne sont pas de son âge … », nous indique sa maman qui, parfois, lâche prise et cède pour ne pas rentrer dans le conflit.
Un lâcher prise nécessaire, car Sofian a une énergie à toute épreuve et lui, ne lâche sur rien et même parfois en se mettant en colère violemment. A la maison, c’est Sofian qui finit toujours par imposer sa volonté ou son programme. A l’école et au parc, c’est lui qui dirige les autres, qui impose les règles du jeu et qui choisit qui a le droit de jouer. Même ses parents ne sont pas oubliés, car à la maison c’est chaque jour source de conflit. Dès son lever, il n’a qu’une seule idée en tête … imposer le programme de la journée.
Pourquoi un tel comportement, est-on trop laxiste ou au contraire trop attentiste par rapport à l’éducation de nos enfants ?
Pour chaque famille, l’éducation d’un enfant est très importante. Elle varie souvent d’un couple à l’autre, car nous n’avons pas le même vécu. Nous n’avons pas la même lecture de carte concernant la vie.
Selon toutes les études et consensus, il existe deux besoins affectifs fondamentaux chez les enfants :
- le besoin d’appartenir (trouver sa place dans sa famille, à l’école, dans la société),
- le besoin de se sentir utile et important.
Les enfants ont essentiellement besoin d’avoir confiance en eux-mêmes. Ils ont effectivement besoin de sentir qu’ils sont à la hauteur, que leur contribution personnelle a de l’importance. Ils ont également besoin de sentir que leur présence est désirée dans le milieu où ils évoluent.
On entend souvent l’expression populaire « un chien ne fait pas des chats … » ; mais que vient faire la génétique dans tout cela ? Le comportement de votre enfant n’est pas du uniquement à son caractère ou à celui de l’un de ses parents. L’opposition systématique ou le besoin de tout contrôler, peut venir aussi d’un problème de confiance en lui-même ou d’un trouble plus profond au sein du cercle familial.
Une estime de soi qui est faible
Deux précisions sur des définitions importantes :
- L’estime de soi = c’est la croyance en sa valeur
- La confiance en soi = c’est la croyance en ses capacités
L’estime de soi chez l’enfant
L’estime de soi est une attitude intérieure qui nous confirme que nous sommes une bonne personne, une personne digne d’amour et de considération.
Elle vient et grandit chez l’enfant, grâce à l’amour de ses parents. Elle est souvent communiquée par le regard des parents dès la naissance. Elle se forge et se développe ensuite chez l’enfant, grâce à l’attention que portent les parents sur leur enfant (les regards, les gestes, les paroles). Le temps consacré à cette apprentissage va montrer à l’enfant qu’il est aimé, qu’il est unique.
Ensuite, dès son entrée à l’école durant les premières années, l’enfant va renforcer son estime de soi, grâce aux amis. Se faire un ou une nouvelle amie, être invité à un anniversaire, etc., est quelque chose de primordial. De plus, les enfants pourront être impactés positivement ou négativement, selon ce que leurs camarades d’école pensent d’eux.
Le manque d’estime de soi est l’un des éléments majeurs à la source d’un comportement contrôlant, chez l’enfant. Lorsque votre enfant se sent impuissant, incompétent ou frustré, il se met à tout contrôler et à donner des ordres.
C’est souvent parce qu’il veut se sécuriser et apaiser son anxiété que l’enfant tente de tout contrôler. Afin de désamorcer ce comportement négatif, les adultes n’ont d’autres choix que d’essayer de renforcer le sentiment de sécurité affective. Nous devons également aider l’enfant à acquérir une estime de soi adéquate.
7 conseils pour aider les parents à augmenter l’estime de soi de leurs enfants
-
Apportez-leur des réponses à leurs questions et à leurs croyances limitantes
Les propos des enfants entre eux, sont souvent rudes à l’école et peuvent passer à travers les mailles de vigilance des enseignants. « tu es trop petit … tu es grand comme une girafe … ton visage est trop rond … tes dents ne sont pas belles … tu es trop gros …». Autant de critiques qui peuvent atteindre l’estime de soi de nos enfants.
Il est important d’écouter nos enfants, leurs doutes ainsi que leur souffrance. De cette façon, vous lui montrez que vous le comprenez et le soutenez, que ce sujet n’est pas tabou à la maison.
Si vous avez été dans la même situation que votre enfant plus jeune, vous pouvez lui parler de votre expérience, de la manière dont cela vous a affecté et de comment vous l’avez surmontée.
-
Faire preuve d’écoute et d’attention
Concentrez-vous sur votre enfant : jouez avec lui et écoutez ce qu’il dit. Intéressez-vous à ses activités, à ses projets et à ses problèmes.
Soyez vigilant à apporter du temps, qui sera exclusivement consacré à l’enfant (à chaque enfant individuellement). L’idéal serait de consacrer minimum entre 15 et 30 minutes à chaque enfant par jour. Ce moment privilégié et important auprès de votre enfant, pourra se faire au travers de jeux, de câlins, d’écoute. Laissez-lui raconter sa journée d’école, sans rien faire d’autre à coté par exemple.
Et surtout, ne faites pas autre chose, quand vous lui consacrez du temps. Soyez à 100 % pour votre enfant. L’enfant comprendra donc qu’il est important à vos yeux et qu’il passe avant le travail, la maison, etc.
-
Faites preuve d’encouragement face aux réussites et aux échecs de l’enfant
Un point important est d’encourager l’enfant dans sa démarche de progression (à l’école, à la maison). Soyez focalisé sur le chemin parcouru par l’enfant et non sur ses résultats uniquement.
Il est important de ne pas amortir les échecs ou de critiquer le caractère de votre enfant lorsqu’il échoue.
« J’ai confiance en toi et je sais que tu vas y arriver, quel que soit le temps que tu mettes pour faire l’exercice de math … »
« Tu connais déjà la table de 3 (multiplications). Comment tu peux faire pour apprendre de la même façon la table de 4 ? »
« La note que tu viens d’avoir, n’est que l’image de ton travail, qui lors de cet exercice, n’a pas correspondu aux attentes de ton instituteur. Cela ne remet pas en cause ta valeur en tant qu’être humain, en tant qu’enfant … »
« Je serai toujours là pour t’aider, à tout moment, quand tu en aura besoin … »
« Je viens de lire ton bulletin scolaire. Dis-moi quelle est la matière dont tu es le plus content, le plus fier … »
Cas concret : si l’enfant a renversé son verre en voulant se servir de l’eau à son petit frère, il est important de commencer par valoriser l’action : « Je te remercie d’avoir voulu nous aider en montrant à ton petit frère que tu es grand maintenant ». Ensuite lui préciser comment il peut réparer la petite « bêtise » qu’il vient de faire : « tu peux prendre l’éponge pour éviter que cela coule par terre et comme cela ton petit frère ne mettra pas les mains dedans ». Enfin lui expliquer comment il peut progresser pour la prochaine fois qu’il voudra aider : « Comment tu peux faire la prochaine fois pour ne pas mettre de l’eau à côté, qu’en penses-tu ? ».
-
Réalisez avec lui un « coffre » aux trésors ou un cahier des réussites
Placez, dans un album ou un « coffre aux trésors » (boite à chaussures que vous décorez avec l’enfant), toutes les « preuves » de ses réussites : un examen bien réussi et/ou avec une bonne note, un bricolage génial, une photo d’un exploit sportif, un petit mot écrit de votre main qui le remercie d’un service rendu, une carte d’anniversaire d’un membre de la famille qui lui dit combien il l’apprécie, etc.
-
Établissez des règles et des lignes directrices quant à l’utilisation des écrans et des réseaux sociaux
Dès le collège, voire maintenant dès l’école primaire, votre enfant subira de plus en plus de pression pour rester connecté à ses « amis » et aux réseaux sociaux (Tik Tok – Instagram – ect .). Il est important de rappeler que l’usage des réseaux sociaux chez l’enfant, ont le potentiel d’affecter positivement ou négativement son image et son estime de soi.
Au fil des années scolaires, votre enfant utilisera la technologie de manière de plus en plus indépendante et il est important d’établir des règles dès le début afin de développer de saines habitudes sur la gestion du temps consacré à la technologie et aux écrans.
Les parents vont devoir jongler entre fermeté et flexibilité, quand à l’usage des réseaux sociaux et écrans (contenu et nombre d’heures permises à des moments distincts).
-
Favorisez l’autonomie de votre enfant
Il est important d’éviter la surprotection de son enfant.
Un enfant a besoin de prendre des initiatives et des risques, afin d’explorer son environnement, c’est de ce façon qu’il va apprendre.
Nous vivons à cent à l’heure et nous sommes souvent dépendants des horaires de notre planning journalier. Pour gagner du temps, il nous arrive souvent de faire les choses à la place de nos enfants, comme les habiller vite fait le matin car cela prendrait une éternité de les laisser faire seuls.
Après avoir montré à votre enfant comment s’habiller par exemple, laissez-le faire tout en restant à proximité, pour que l’enfant se sente en sécurité affective.
Quel que soit le domaine, il est important que votre enfant puisse faire des essais et des erreurs, car c’est la meilleure façon d’apprendre. En tant que parents, nous devons faire preuve de pédagogie et de patience. Effectivement, peut-être qu’à court terme on gagne du temps, mais à moyen terme nos enfants risquent de devenir dépendants de notre aide.
-
Laissez votre enfant vous aider
L’estime de soi augmente lorsque les enfants comprennent que ce qu’ils font est important pour les autres. Laissez votre enfant vous aider à la maison, dans les tâches quotidiennes.
Les enfants peuvent aider à la maison, participer à un projet de service à l’école ou rendre service à un membre de sa famille. Les actes utiles et les attitudes bienveillantes renforcent l’estime de soi et d’autres bons sentiments.
Soyez un modèle pour votre enfant ! En effet, lorsque vous participez à des activités quotidiennes (telles que ranger la maison, préparer un repas, nettoyer la table à manger ou nettoyer une chambre), vous devez donner le bon exemple. En le regardant, votre enfant apprend à faire ses devoirs, à ranger ses jouets ou à faire son lit.